Elle est la rose des jardins et le coquelicot des champs. Elle est la symphonie du vent et l’oiseau sur la branche. Elle est le simple brin d’herbe et la forêt immense. Elle se volatilise comme bon lui semble, mais elle est là depuis toujours.

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Présente bien avant l’origine, elle est tout ce qui demeure à naître. Elle est la brise et l’ouragan, elle est la caresse et l’étreinte. Elle est la source de la soif, elle est l’eau vive qui désaltère. Elle est le don et le désir ; elle est sans prix, pure gratuité.

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Elle échappe à toute mesure : elle est berceau de toute grandeur. Elle est véritable imagination, matière première du réel. Elle est caillou et voie lactée, elle est l’unique pierre sacrée, l’intouchable mystère qui se laisse embrasser. Bruissement du monde qui tressaille, elle est la mélodie secrète de chacun de nos rêves. Elle ne peut être enfermée, ni dans nos mains, ni dans nos livres, ni dans quoi que ce soit. Elle ne peut s’enseigner, car toute vie en témoigne. Nul ne parvient à s’en saisir : elle est absolument libre.  

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Elle est aussi dans le silence qui écoute, comme dans la voix qui dit vrai. Elle ne juge personne, mais elle nous rend lucides. Elle est question et réponse, réponse et question. Elle est table rase et création. Elle est l’amour et le feu, elle est la paix – juste révolte. Elle est le repos... Elle est la volonté !

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Elle est l’ouvert et l’accueil ; elle est abandon, et tout ce qui résiste lorsqu’il s’agit de résister. Elle n’appartient à personne, puisqu’elle est le seul bien commun. Elle ne peut se définir et pourtant tout nous parle d’elle. Elle est le grand secret, elle est l’évidence même.

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Elle est l’essence de notre être, elle est le petit rien. Elle s’offre sans réserve et ne fait pas de bruit, apparaissant à mesure qu’elle s’efface. Elle est ce qui reste lorsque tout disparaît, car c’est aussi par l’absence qu’elle se manifeste. Elle est ce que nous sommes, ce que nous ne sommes pas encore, ce que nous ne serons jamais. Elle est. Oui, elle est : la dimension poétique !

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Cette conférence n’en est pas vraiment une. Elle est conçue comme un moment de partage. Elle se veut fête et réjouissances, célébration de cette dimension, de cette poésie à vivre que nul ne peut nous confisquer et à laquelle nous avons inconditionnellement accès, qui que nous soyons. Alors, si le cœur vous en dit, rejoignez-nous autour de ces paroles murmurées, de ces instants de silence, de ces quelques mélodies chantonnées. Qui sait ce qui alimentera notre feu de joie, ce jour-là...